« L’occident : la poule qui a trouvé un couteau* face à l’émergence du continent asiatique et la carte géopolitique alternative »
*Exprime l’incompréhension de quelqu’un, devant une situation qui le dépasse.
« L’Ouest » continue de regarder le monde à sa manière et ailleurs »
La manière étant perçue par de nombreux pays non-occidentaux comme monolithique et unilatérale qui pensent que « l’Ouest » est en permanence en train de vouloir « convertir » le reste du monde à un mode de pensée et de vie occidentale. Le mode de pensée occidental est bâti sur l’histoire, les valeurs de liberté, la démocratie, une société développée, de la science, des progrès, des cultures qui ne dissimulent pas une multitude de guerres depuis des siècles, la révolution industrielle, l’absorption de la plupart des ressources naturelles depuis 300 ans, la main tendue vers le reste du monde qu’il a déjà conquis avec les armes et invasions le plus souvent mais maintenant avec l’argent, la technologie et le commerce, l’industrialisation délocalisée et la sous-traitance (low-cost) sous prétexte de « produire » une classe moyenne plus aisée (ce qui s’avère vrai) et qui sort de la pauvreté (ce qui est aussi assez vrai depuis 3 ou 4 décennies mais pas durable)… À la fin, nous allons toutes et tous finir de la même manière finalement. C’est justement ce que certains pays ne souhaitent pas ou plus. Il y a eu une période où l’Ouest inspirait beaucoup et avec de nombreuses raisons. Ce n’est pas toujours le cas au sein des nouvelles générations y compris à l’Ouest. Vivre comme un consommateur « libre » et aguerri avec une espérance de vie élevée (par rapport aux moyennes mondiales) qui était supposé manger, boire, s’habiller, se loger selon la norme occidentale, s’abonner à Netflix, boire du Coca-Cola, s’acheter des biens conçus par l’Occident (même si fabriqués localement en dehors du grand luxe), prendre l’avion souvent, aller dans les meilleures universités, regarder la F1 le dimanche, s’enrichir comme disait Den Xiao Ping en 1992 à Shenzhen, ne fait plus rêver tous les terriens notamment sous la pression du changement climatique, de la prise de conscience de la nature, le besoin qui s’éloigne de l’envie, le capitalisme, etc… Le but ultime depuis des décennies étant de développer l’indice roi : le PIB dans chaque pays et surtout par « tête » sans intégrer les aspects sociaux, santé, éducation… ni le bonheur tout simplement.
Pendant ce temps, l’Occident n’a pas vraiment observé les signaux faibles émanant de Russie, Chine, Indonésie, la péninsule arabe, certains pays d’Afrique ou d’Amérique du Sud depuis le début des années 2000 et les nombreuses signatures et adhésions au sein de l’OMC, GATT, etc… Le commerce, les marques et la libéralisation des échanges ne construisent pas une société et un monde serein à elle toute seule.
C’est une formidable arme de développement (les Américains le savent bien depuis la fin de la 2nde guerre mondiale) notamment pour faire émerger des classes moyennes plus aisées et consommatrices de biens et services (aussi futiles soient-ils), assurer la liberté de mouvement des peuples, de l’argent, qu’on appelle communément la « globalisation » mais le cœur qui bat de la diversité des peuples n’est pas à l’unisson. Chaque culture, croyance, nourriture, géographie, histoire est précieuse et aucun peuple n’est prêt à l’abandonner (ni l’Ouest d’ailleurs, ni la Corse, ni la Bretagne ou le Pays-Basque) et a minima demande et exige le respect.
Les pays « non-occidentaux », ils sont nombreux et largement la plus grande partie de l’humanité, pensent « multipolarité » et défendent leur propre histoire et culture tout en s’étant bien fourni et gavé d’investissement étrangers et de technologie (occidentale très majoritairement) mais qu’ils maitrisent maintenant (en les produisant) et souvent mieux que l’Occident. La Chine en tête mais aussi plus récemment la Corée comme l’a été le Japon entre le début du 20ième siècle jusqu’à aujourd’hui (et toujours 3ième puissance mondiale en PIB), devant l’Allemagne et derrière les Etats-Unis et la Chine.
Depuis 2000, que fallait-il regarder ou en tout cas porter une attention sur quoi pour expliquer la carte géopolitique qui se dessine ?
Plusieurs exemples sont flagrants depuis le discours de J Chirac en 2002 en Afrique du Sud (notre planète brûle et nous regardons ailleurs), ou bien la notion de « global » et « local » et ce qui se cache dernière…ou bien encore, la destinée de Taiwan, la reprise de la Crimée, le retrait d’Irak, la fin de la Lybie de Kadhafi, la Guerre en Syrie (avec le soutien des Turcs et de la Russie), l’émergence islamiste, les tours jumelles qui s’effondrent le 11 septembre 2001, les attentats de Charlie Hebdo, les sociétés qui bouillent à petit feu, l’immigration, la pénurie d’eau, l’émergence d’extrêmes aux USA et dans de très nombreux pays, la crise financière de 2008, les crises successives qui s’enchainent : climatique, rareté des ressources en eau mais aussi des terres rares, de l’énergie (notamment fossile), la situation sanitaire, la géopolitique et ses « nouvelles frontières », les enjeux agroalimentaire, le retour en puissance du nationalisme, etc…
Un exemple concret de signaux faibles qu’il convenaient de ressentir, considérer et analyser, parmi tant d’autres, et qui permet de décrypter l’actualité aujourd’hui et expliquer la situation pour essayer d’entrevoir les futurs possible, est bien le SCO (Shanghai Cooperation Agreement)
J’invite d’ailleurs la plupart de nos journalistes « érudits » qui déambulent sur les plateaux et les politiques et élus à ouvrir leur esprit et leur curiosité, aller voir ailleurs (au sens propre du terme), passer du temps (ou bien s’entourer) sur des sujets comme le SCO afin de porter une appréciation utile pour la société et le devenir des peuples et des nations.
SCO – Shanghai Cooperation Organisation.
J’observe par curiosité cette organisation depuis sa création le 15 juin 2001 alors que je vivais à Shanghai.
Sans faire de grand voyage (émissions de CO2 obligent !), allez tout simplement sur Wikipédia :
« L’Organisation de coopération de Shanghai est l’une des nombreuses organisations intergouvernementales à caractère politique et économique actives en Asie. Son actuel secrétaire général est Zhang Ming.
Siège social : Pékin, Chine
Fondateurs : Chine, Russie, Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan »
Avec l’Inde et le Pakistan qui ont rejoint depuis. Voir carte plus haut.
Au départ, on se demandait si c’était un OTAN d’Asie qui se constituait. En apparence non. Les sujets traités sont des partenariats légitimes avec une cohérence géographique mais aussi l’émergence d’une pensée alternative, d’un nouvel « épicentre » du monde et « l’indépendantisation » des destins des membres et la non-dépendance à l’Occident.
La Chine en 2001 avait un PIB de 1,339 milliards (17,73 milliards en 2021, 12 fois plus – Voir graphe plus bas) mais se positionnait déjà comme le leader en ligne avec ses objectifs globaux votés plans quinquennaux après plans quinquennaux (et atteints) avec ce que sont devenus les projets politiques et gigantesques chinois : l’accès à l’OMC, la récupération de Hong Kong en 1997, l’industrialisation (Usine du Monde), les transferts de technologies, les JO de Pékin (2008), l’ouverture vers le monde, les investissements étrangers dont le cumul depuis 2000 est faramineux et supérieur à 1 trillion de $, la route de la soie, une prédominance en Asie, un leader en IA, un passage sur la lune et sa face cachée (avec le véhicule spatiale « made in China » Shenzhou), une économie plus grande que l’Europe (sans le UK), une force géopolitique et diplomatique montante qui occupe du terrain dans toutes les grandes institutions mondiales, une razzia sur l’économie en Afrique, …), le grand fournisseur du monde dans tous les secteurs (jouets, éoliennes, médicament, ordinateurs, outils, équipement,…et tout ce que vous pouvez trouver à la « foir’fouille », etc…).
Au sein de la SCO, les sujets traités sont aussi variés et actuels que intéressants et cherchent à organiser une collaboration cohérente sur le continent asiatique, recherchent un équilibre mondial différent en mettant en œuvre un contrepoids géopolitique structuré et sur le temps long que permettent les régimes politiquement, historiquement, culturellement basés sur l’autoritaire.
La concrétisation des efforts de l’organisation ressemble à une feuille de route marquée d’intentions plus que d’actions…mais c’est bien là que la différence de méthode et culturelle commence avec l’Occident. La lecture occidentale porte une vision qui démontre une connaissance relative et peu précise de ce qui se passe et comment sont traduit concrètement en actions les accords entre les pays concernés.
Le monde occidental regarde souvent ça comme un « gadget » mais c’est le ciment du 21ième siècle entre ces pays…contre l’Occident…non pas pour se battre contre ce dernier mais pour s’affranchir de l’Occident. Mener sa vie et prendre leur destin en main et peser sur l’économie et la politique mondiale par des principes bien simples comme l’inertie, le poids respectif des acteurs, les forces à l’œuvre depuis le militaire et spatial à l’IA et la technologique au sens large, les investissements durables, la maîtrise des terres rares, l’occupation des espaces (air, terre, mer), la promotion d’un modèle politique autoritaire affirmant son dévouement envers son peuple, etc…
Le SCO parle de sujets comme l’énergie, commerce, sécurité, développement durable, diversification de la Supply Chain, réponse au changement climatique, coopération entre les nations unies et le SCO, la Santé, les jeunes, la « déclaration de Moscou » du 10 novembre 2020 (voir plus bas) et l’introduction ci-dessous qui en dit déjà long sur le futur et les orientations. Une fois lu ceci, ne vous étonnez pas de l’interprétation et exploitation faite par Vladimir Poutine et la relation avec la Chine. Au-delà des frontières sur les milliers de km, il y a une coopération effective entre ces deux pays, où la Chine mène la danse par son pouvoir économique, des rencontres multiples, une histoire commune avec des hauts et des bas mais une imbrication indéniable qui est devenue une interdépendance pour des raisons propres à chacun des pays (par exemple énergétique pour la Chine, Tech pour la Russie).
Ceci me rappelle mes premiers passages à Pékin en 1996 suivi d’une centaine de séjours sur place jusqu’à la pandémie Covid-19. Un soir de 1997, à Tianjin, j’ai dîné avec un dignitaire local avec qui je devais signer un contrat d’environ 1 M $ (50 containers de bons produits de France !). J’ai découvert ce soir-là que la négociation commençait quand le contrat était signé. Le contrat et ses termes s’apparentaient plus à une lettre d’intention. Au bout de trois mois, et de nombreux amendements, nous avons concrétisé l’affaire. J’y vois un parallèle avec la proposition ou plutôt un document de « position » de la Chine et de Xi JingPing avant son séjour à Moscou (voir annexe 1 – plus bas). Une liste de points à traiter. Très critiquées, avec arrogance ou condescendance, par une très grande partie de la presse occidentale, les politiques et sachants dont on cherche d’ailleurs les propositions plutôt que des commentaires ! Une vraie différence avec l’Occident. En effet, en Occident, on rédige un projet et quand le contrat est signé, les parties rentrent chez elles et exécutent le contenu de l’accord. En Chine, la signature du contrat marque souvent et plutôt le fait que l’on va travailler ensemble, une intention, et, que nous nous connaissons un peu et sommes désormais engagés dans une relation (amicale !) et prêt à la discussion et à la future collaboration. Alors, les jours et mois qui suivent sont la négociation.
Ce dîner m’a aussi permis d’écouter cet « élu » de la mairie qui était accompagné de son père. Ce dernier me racontant sa vie de fonctionnaire qui avait commencé ses études supérieures à Pékin alors qu’il avait été repéré dans son village comme excellent élève si bien qu’une place dans une école prestigieuse de la capitale lui avait été offerte en sollicitant au préalable sa famille. Il me rappela qu’il était donc allé dans cette école et à l’université de Pékin entre 1958 et 1965 (en pleine révolution culturelle), que la langue étrangère à apprendre et en « vigueur » à l’époque était le Russe comme chez nous, en France, l’anglais. Cette petite anecdote, mais aussi une leçon d’histoire, démontre bien cette proximité géographique, historique, économique et géopolitique de ces deux pays.
Pour revenir et faire le lien avec le SCO, Le 10 novembre 2020, la déclaration de Moscou (ci-dessous l’introduction), est une forme d’aboutissement qui résulte de l’amoncellement de morceaux d’histoire (parfois chaotique) de chacun des deux pays et de leur place dans ce monde (membre du conseil de sécurité de l’ONU).
The Moscow Declaration of the Council of Heads of State of the Shanghai Cooperation Organisation
The leaders of the member states of the Shanghai Cooperation Organisation (SCO), following the meeting of the SCO Council of Heads of
State held via videoconference on 10 November 2020, declare the following.
International relations are passing through a stage of profound transformation, consolidation of new political and economic power centres, and formation of the world order on the principles of multipolarity. This process is unfolding against the background of increased challenges and threats to international security and the existing system of interstate relations based on respect for and compliance with the generally accepted norms of international law. The politicisation of world economic ties and a lack of significant progress in reforming the existing international financial institutions, as well as the global political and socioeconomic consequences of the COVID-19 pandemic involve serious risks for the sustained development of the world economy.
The member states note that 2020 is the year of the 75th anniversary of Victory in World War II and that of the 75th anniversary of the
establishment of the United Nations Organisation (UN). The Great Victory over Nazism, fascism and militarism was of fundamental importance for the further course of world history, security and stability, and made it possible to form a stable system of international relations guaranteeing mankind’s peaceful development. The Statement in connection with the celebration of great Victory, which is to be approved today, is a vivid and convincing demonstration of unity, friendship and mutual understanding, as well as a symbol of commitment to the preservation of historical memory about the heroic feat of valour committed by our peoples. They cherish and value highly the feat of valour committed by the peoples of all countries, which fought on the side of the Anti-Hitler Coalition and which secured the great Victory over Nazism, fascism and militarism at the cost of huge human losses. (continued…on document attached).
Je vous invite aussi à voir les comptes rendus simples mis en ligne sur le site web de l’organisation.
Ne lire pas que la forme et la « simplicité » propre à l’approche « culturelle » mais aussi la tactique politique et les raisons économiques et sociales à l’œuvre entre les parties prenantes pour exprimer des accords sans trop en dévoiler et que tout le monde les comprenne bien quand même avec une géométrie variable sur les conséquences, et, imaginez que chaque mot joue sa partie et se traduit en
arguments potentiels contre l’Occident, des décisions et actions concrètes qu’il ne convient pas d’ignorer.
Pour finir, notez que l’Arabie Saoudite est devenue il y a quelques semaines un membre observateur de SCO. Suite à rencontre entre Mohammed ben Salmane, que l’on peut qualifier dirigeant du royaume, et le Président Xi JingPing.
À méditer mais le chemin se trace…Sans l’Occident ou contre l’Occident mais en tout cas vers le futur porté par l’Orient et le Pacifique.
http://eng.sectsco.org/documents/
Annexe 1
24 FÉVRIER 2023 – SOURCE sur le site et la page en français du MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE CHINE (À PÉKIN)
POSITION DE LA CHINE SUR LE RÈGLEMENT POLITIQUE DE LA CRISE UKRAINIENNE
Avant de lire les 12 points, je rappelle que l’occident a largement jugé cette position sans sens ni possibilité d’apporter la paix. Probablement un peu blessé. La cause de la blessure n’étant pas une balle russe perdue au front en Ukraine mais l’égo. Comme souvent, l’initiative a été critiquée avec l’arrogance et la posture intellectuelle qui illustrent parfaitement les quelques ronds de cuir politiques, des cravatés des couloirs sombres des ministères, de fins stratèges, une partie des journalistes et experts en tout genre, la plupart étant passés dans les grandes écoles et institutions du pays ou équivalent… et cette même « plupart » n’ayant jamais mis les pieds en Chine ni en Russie…bref, la méthode utilisée par la Chine est à décrypter selon son logiciel diplomatique et culturel, sa manière de penser et la vision politique chinoise et non pas par le prisme occidental et notre propre manière de penser. C’est un peu comme un Français qui débarque à Shanghai et explique à chaque repas que ce n’est pas comme à la maison, pas assez cuit ou trop cuit, pas sucré ou assez salé, trop bruyant, sans dessert, trop de thé ou d’alcool blanc (ou Cognac XO !) au milieu du repas …et donc pas bon…si on aborde le même repas en se demandant comment il est fait, quels sont les ingrédients, les habitudes, le plan de table, le climat local, les goûts locaux, pourquoi c’est ainsi, quelles est la signification, etc…alors on « risque » de voir différemment, d’apprécier ou pas, mais en tout cas, on aura appris des choses.
Texte de la position chinoise
1. Respecter la souveraineté de tous les pays. Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la Charte des Nations Unies, doit être strictement observé. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement garanties. Les pays, qu’ils soient grands ou petits, puissants ou faibles, riches ou pauvres, sont membres égaux de la communauté internationale. Les différentes parties doivent préserver ensemble les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice internationales. Il faut promouvoir une application égale et uniforme du droit international et rejeter le deux poids deux mesures.
2. Renoncer à la mentalité de la guerre froide. Il ne faut pas rechercher la sécurité d’un pays au détriment de celle des autres, ni garantir la sécurité d’une région par le renforcement voire l’expansion des blocs militaires. Les intérêts et préoccupations sécuritaires légitimes des différents pays doivent être pris au sérieux et traités de manière appropriée. Il n’y a pas de solution simple aux problèmes complexes. Toutes les parties doivent poursuivre la vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, garder à l’esprit la paix et la stabilité de long terme dans le monde, et promouvoir la construction d’une architecture de sécurité européenne équilibrée, effective et durable. Il faut s’opposer à ce qu’un pays recherche sa propre sécurité au prix de celle d’autrui, prévenir la confrontation des blocs, et œuvrer ensemble à la paix et à la stabilité sur le continent eurasiatique.
3. Cesser les hostilités. Les conflits et guerres ne font de bien à personne. Les parties doivent toutes garder la raison et la retenue, s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu et d’aggraver les tensions, et prévenir une nouvelle détérioration ou même un dérapage de la crise ukrainienne. Il faut soutenir la Russie et l’Ukraine de sorte qu’elles travaillent dans la même direction pour reprendre au plus tôt un dialogue direct, promouvoir progressivement la désescalade de la situation et parvenir finalement à un cessez-le-feu complet.
4. Lancer les pourparlers de paix. Le dialogue et les négociations sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. Tout effort en faveur du règlement pacifique de la crise doit être encouragé et soutenu. La communauté internationale doit poursuivre la bonne direction qui est de promouvoir les pourparlers de paix, aider les parties au conflit à ouvrir rapidement la porte qui mène au règlement politique de la crise, et créer des conditions et plateformes pour la reprise des négociations. La Chine continuera de jouer un rôle constructif dans ce sens.
5.Régler la crise humanitaire. Toute mesure en faveur de l’apaisement de la crise humanitaire doit être encouragée et soutenue. Les opérations humanitaires doivent se conformer aux principes de neutralité et d’impartialité et les questions humanitaires ne doivent pas être politisées. Il faut protéger effectivement la sécurité des civils et mettre en place des corridors humanitaires pour évacuer des civils des zones de conflit. Il convient d’accroître les aides humanitaires aux zones concernées, d’améliorer les conditions humanitaires, et de fournir un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, en vue de prévenir une crise humanitaire de plus grande ampleur. Il faut soutenir l’ONU dans ses efforts pour jouer un rôle coordinateur dans l’acheminement des aides humanitaires dans les zones de conflit.
6.Protéger les civils et les prisonniers de guerre. Les parties au conflit doivent observer scrupuleusement le droit humanitaire international, éviter d’attaquer les civils et les installations civiles, protéger les femmes, les enfants et les autres victimes du conflit et respecter les droits fondamentaux des prisonniers de guerre. La Chine soutient l’échange de prisonniers de guerre entre la Russie et l’Ukraine et appelle les différentes parties à créer plus de conditions favorables à cette fin.
7.Préserver la sécurité des centrales nucléaires. La Chine s’oppose aux attaques armées contre les centrales nucléaires et les autres installations nucléaires pacifiques, et appelle les différentes parties à observer le droit international, y compris la Convention sur la sûreté nucléaire, et à prévenir résolument les accidents nucléaires d’origine humaine. La Chine soutient l’Agence internationale de l’énergie atomique dans ses efforts pour jouer un rôle constructif dans la promotion de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pacifiques.
8.Réduire les risques stratégiques. Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et la guerre nucléaire ne doit pas être menée. Il faut s’opposer à la menace ou l’emploi d’armes nucléaires. Il est impératif de prévenir la prolifération nucléaire et d’éviter les crises nucléaires. La Chine s’oppose à la recherche et développement et à l’utilisation des armes chimiques et biologiques par quelque pays que ce soit dans quelques circonstances que ce soient.
9.Faciliter l’exportation des céréales. Toutes les parties doivent appliquer de manière équilibrée, intégrale et effective l’Initiative céréalière de la mer Noire signée par la Russie, la Türkiye, l’Ukraine et l’ONU, et soutenir l’ONU dans ses efforts pour jouer un rôle important à cet égard. L’initiative de coopération sur la sécurité alimentaire mondiale lancée par la Chine offre une solution viable à la crise alimentaire mondiale.
10.Mettre fin aux sanctions unilatérales. Les sanctions unilatérales et la pression maximale n’aident pas à régler les problèmes et ne font que créer de nouveaux problèmes. La Chine s’oppose à toute sanction unilatérale non autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Les pays concernés doivent cesser de recourir de manière abusive aux sanctions unilatérales et aux juridictions extraterritoriales contre les autres pays, jouer un rôle en faveur de la désescalade de la crise ukrainienne et créer des conditions favorables au développement économique et à l’amélioration du bien-être de la population des pays en développement.
11.Assurer la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement. Toutes les parties doivent préserver effectivement le système économique mondial existant, et s’opposer à ce que l’économie mondiale soit politisée ou utilisée comme un outil ou une arme. Il faut œuvrer ensemble à atténuer les effets de débordement de la crise pour qu’elle ne perturbe la coopération internationale en matière d’énergie, de finance, de commerce alimentaire et de transport ni ne compromette la reprise économique mondiale.
12.Promouvoir la reconstruction post-conflit. La communauté internationale doit prendre des mesures pour
soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à accorder son assistance et à jouer un rôle constructif à cet égard.
Pour finir, je ne résiste pas au partage de la carte ci-dessous émanant de Chine et qui ouvre la voie d’un monde vu de « l’empire du milieu ». Comme quoi le centre du monde est bien là où on se trouve ou d’où on regarde et observe le reste de la planète.